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La Jaunisse du Poisson
9 juin 2015

Valls dans le chaos

Pris entre l’indiscipline de ses élus et le cynisme de Hollande, Valls a trouvé dans la grève des cheminots l’occasion à saisir. Pour se draper en chef. L’impasse dans laquelle se trouve Manuel Valls se résume en trois scrutins. Le 10 juin, la réforme pénale de Christiane Taubira est approuvée par toute la gauche : 328 voix ; la droite vote contre, 231 voix ; pas une abstention. (En avril 2013, le mariage des homosexuels avait été voté par 327 voix contre 230 et 10 abstentions). Le 8 avril précédent, Manuel Valls obtenait la confiance de sa majorité par 306 voix contre 239, avec 16 abstentions de gauche. Le 29 avril, quand il présente son plan de stabilité (les économies de 50 milliards), il n’a plus que 265 suffrages et récolte 67 abstentions. Que disent ces trois scrutins ? Que la gauche fait le plein sur ses réformes “de société”, celles qui, par effet contraire, braquent le plus les électeurs et par conséquent les élus de droite et du centre. Or, même si l’on entendra encore parler de PMA, de GPA, d’euthanasie, et probablement du droit de vote des étrangers, ces réformes-là, épuisées, sont hors du champ des priorités gouvernementales. En revanche, la gauche éclate quand il s’agit d’entrer dans le vif des réformes économiques et budgétaires. C’est bien pourtant sur ces sujets-là que Manuel Valls, après deux mois de déclarations, est obligé d’abattre ses cartes, en dévoilant le contenu du “collectif budgétaire” qui doit faire la démonstration qu’il peut redresser les comptes publics et rendre aux entreprises leur compétitivité. Ce qui passe en réalité par une obligation : la liquidation du socialisme. Cela consiste à défaire systématiquement ce qui a été fait depuis deux ans — mais sans avoir de sujets de société permettant, au moins provisoirement, de rassembler ses troupes. Et quand on a sorti tous les arguments rationnels de ses cartons, que reste-t-il à brandir ? La menace du chaos. C’est ce que le premier ministre est allé faire le 14 juin devant le conseil national du Parti socialiste. Discours à huis clos, prononcé sur le ton de l’oraison funèbre, destiné à frapper les élus et les médias rapidement informés. La gauche n’a jamais été aussi faible dans l’histoire de la Ve République » ; « nous sentons bien que nous sommes arrivés au bout de quelque chose, au bout peut-être même d’un cycle historique du parti » ; « notre pays peut se défaire, se donner à Marine Le Pen »…Ce discours, le sénateur PS de la Nièvre Gaétan Gorce, l’un des fins analystes de la gauche, le traduit de la manière suivante : « Il faut comprendre, écrit-il, que la gauche risquerait de disparaître… au moins au premier tour de la présidentielle. Nul doute en effet que, si au désarroi actuel s’ajoutait le poids de l’échec, c’est toute une culture politique qui serait gravement menacée de péremption. »

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La Jaunisse du Poisson est cette maladie qui contamine tout ce qui vit, un peu comme l'actualités qui nous démontre que nous vivons dans un monde de plus en plus noir. Voici donc mon regard pessimiste, vue du bocal.
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